Ce sont deux des enfants de Louis-Claude Desvignes, Claude-Emmanuelle et Benoit-Claude qui dirigent conjointement le domaine depuis bientôt une dizaine d’années.

Les Morgon de ce domaine ne sont pas conçus en macération carbonique. D’abord, ils ne subissent pas de chauffe intense en début de macération (pour extraire des arômes selon l’objectif de la technique), puis les jus subissent des montages et des délestages, qui sont des opérations de vinifications traditionnelles utilisées plutôt hors du Beaujolais. Les Desvignes se rapprochent de plus en plus de la conduite en mode bio, en labourant les sols et en limitant les traitements.

Les vins sont de réels Morgon, avec des corps de Gamay assez imposants et des notions se rapprochant du Pinot noir. Les principaux guides sur les vins de France placent le Domaine Louis-Claude Desvignes au sommet absolu de l’appellation Morgon.

Installé en 1987, Laurent Martray représente la troisième génération de vignerons. Ses vignes sont situées sur le réputé coteau de Combiaty, à Odenas, dans la région sud du Beaujolais. L’ensemble du travail à la vigne se fait à la main, dans le respect de la nature et du terroir. Il a choisi de limiter les rendements et prioriser la qualité.

Le Brouilly Vieilles Vignes est la démonstration dans le verre que de cette appellation peut émerger des vins qui ne sont pas banals.

Il n’y a pas de doute que les vins de Laurent Martray ont contribué à rehausser l’intérêt des Québécois pour les Crus du Beaujolais. Tant mieux. Si les Pinots noirs du nord de la Bourgogne sont la quintessence mondiale de ce cépage, il en est autant du Gamay en Beaujolais. La renaissance qualitative récente de ce vignoble le démontre.

Pierre-Marie Chermette est un bosseur. Il est également doué. Martine Chermette et lui possèdent des vignes attenantes au chai, dans la partie sud du Beaujolais, en appellation Beaujolais. Pierre-Marie doit toutefois faire des parcours de 50 à 60 minutes pour aller ou revenir de ses autres parcelles, au nord du Beaujolais, sur les appellations dispersées de Fleurie, Moulin-à-Vent et Brouilly. Les efforts de culture sont constants. Pour lui, le 5 à 7 est un moment passé dans les travaux au chai. Vraiment bosseur.

Le travail est productif car les vins sont très bons. Les principaux guides sur les vins de France sont unanimes à désigner Pierre-Marie Chermette parmi les têtes d’affiche du Beaujolais. Les vins ont toujours une belle densité, leur fruité est gourmand, les textures lissées et les empreintes de terroirs sont précises. Domaines Chermette un ambassadeur du Beaujolais.

Il n’y a pas que les Bourguignons de la Côte d’Or qui mettent les pieds dans le Beaujolais. Des plans de réfection de la résidence familiale dans le Maconnais et une envie de nouveaux défis vinicoles ont poussés les frères Antoine et Maxime Graillot, de la célèbre famille établie dans le nord du Rhône à Crozes-Hermitage, à acquérir quelques magnifiques parcelles de vignes en appellations Beaujolais, Saint-Amour et Fleurie. Ainsi est né le Domaine de Fa, Fa étant court pour Faye, lieu-dit où ces opérations Beaujolaises sont établies, au sein de l’ancienne écurie convertie en cuverie.

2014 fut le premier millésime, produisant à partir de leurs premières vignes acquises une seule cuvée en Beaujolais sous le lieu-dit En Besset, regroupant ainsi pour cette première vendange les raisins de Beaujolais et de Saint-Amour. À compter de 2015, on retrouve ces deux appellations en cuvées distinctes, et une cuvée de Fleurie issue du lieu-dit Roche Guillon.

À la vigne, le travail est effectué selon les principes de la biodynamie. Au chai, Antoine et Maxime ont planifié les installations afin de pouvoir travailler par gravité. Les vins sont vinifiés en vendanges entières dans des cuves béton, les cuvaisons se limitent à une dizaine de jours et les élevages sont effectués principalement en foudres, avec un léger apport de barriques et demi muids de plusieurs vins. En résulte des gamays denses, avec la structure attendue du style Graillot, mais sans aucune dureté.