L’histoire d’une révolution dans le monde du Barolo

« Avoir le privilège d’écouter Elio Altare au sujet de la grande révolution des « Barolo Boys » dans les années 70 et 80 est certainement un grand moment de ma vie professionnelle. La complicité lors de cette soirée, bien que certains membres de la famille Altare ne parlaient qu’italien, demeure pour moi une grande démonstration du pouvoir de partager un repas. J’ai pu y saisir toutes les nuances associées aux concepts, pas si opposés finalement, du « modernisme » et du « traditionalisme » dans cette région. Déguster un Barolo 1988, duquel seul le terroir émanait et non la méthode d’élaboration, fut une des nombreuses révélations ce soir-là. De comprendre aussi que l’inspiration était toute bourguignonne n’a fait qu’enflammer ma passion pour la famille Altare »

Jean-Philippe Hébert Représentant sénior – Gestionnaire du portfolio

En 1948, la famille Altare devient propriétaire d’un domaine comportant quelques hectares de vignes, bien que la culture était dominée par les pommiers et les noisetiers. À cette époque, même en étant situés à La Morra – commune très réputée de l’appellation Barolo – les vergers étaient plus profitables que les vignobles. Confronté à une crise économique grave et persistante en Italie, Elio Altare, accompagné par un petit groupe de jeunes viticulteurs surnommés les Barolisti, décide de franchir les frontières du Piémont dans le but de s’inspirer du succès que certaines régions viticoles connaissaient alors.

Ils entreprennent donc leur premier voyage en Bourgogne en 1976, ce qui s’avéra une immense révélation. À son retour, Elio amorce sans hésiter des changements majeurs: muni d’une tronçonneuse, il abat les arbres fruitiers du domaine pour octroyer à la vigne la place qu’elle mérite et découpe les bottitraditionnels pour donner lieu à la prochaine grande révolution: l’introduction d’un nouveau type de cuve effectuant une rotation sur elle-même afin de favoriser les extractions et l’utilisation du fut de chêne français.

Elio Altare choisit obstinément de bousculer les codes du Barolo et de donner une autre interprétation au vin familial, privilégiant l’élégance, la finesse et l’équilibre, suivant un régime strict dans les vignes, adoptant de nouvelles techniques de vinification et d’élevage. Ses gestes ne furent pas sans conséquences; comme le père d’Elio considérait que les décisions radicales de son fils constituaient une offense à la tradition, il l’a tristement déshérité. Cependant, déterminé à se battre pour ses convictions, Elio a continué de travailler sans relâche pour racheter le domaine et les vignes de ses frères et sœurs.

« À l’âge de vingt ans, je labourais encore la terre à l’aide d’un bœuf entre les rangs, j’ai connu les épreuves du passé. Je suis un paysan. C’est ainsi que j’ai appris à respecter la terre et le travail. » Elio Altare

En adoptant autant d’innovations allant à l’encontre des mœurs de l’époque, Elio Altare fut rapidement catégorisé de « moderniste ». Au même titre que Domenico Clerico, il fait partie de cette confrérie de vignerons un peu rebelles baptisés les « Barolo Boys », qui ont osé, et à qui l’on doit en très grande partie la mise à niveau qualitative et le rayonnement international de la production piémontaise.

Les rapports qualité-prix-plaisir, et on insiste fortement sur l’inclusion du mot plaisir dans cette réflexion, existent bel et bien toujours en Bourgogne…le défi est toutefois de les dénicher. Les vins élaborés au Domaine Rapet constituent un pur moment d’hédonisme tant ils sont faciles d’approche et bien ficelés. Et malgré une grande notoriété, 1 étoile au Guide Vert de la RVF et 4 étoiles au Bettane et Desseauve, ce domaine demeure très sage au niveau tarifaire.

Producteur historique de Pernand-Vergelesses depuis 1765, le Domaine Rapet jouit d’une situation enviable avec ses 21 hectares de vignes distribuées sur les communes avoisinantes – idéalement et principalement placés autour de la colline de Corton. Les changements progressifs amenés suite à l’arrivée de Vincent Rapet en 1991 ont porté les vins vers le niveau exemplaire que l’on connait aujourd’hui.

Les murs historiques du chai accueillent depuis quelques années une cuverie moderniste qui, associée à une série d’investissements dans le renouvellement du matériel de culture, offre désormais un outil de production qui permet de bousculer les meilleurs de la Bourgogne.

La vision du domaine est explicite sur l’objectif poursuivi : « un grand vin est obtenu avec de beaux raisins. Toute notre attention est portée en premier lieu aux travaux minutieux et soignés de la vigne et du travail du sol. »

En binôme avec son père, Robin Rapet a rejoint le domaine qu’il souhaite orienter vers la culture biologique, un élan dans la bonne direction. Depuis peu, le domaine est certifié Haute Valeur Environnementale (HVE) et poursuit ses ambitions de produire d’excellents vins issus d’une viticulture durable.

Le millésime 2015 a marqué un certain tournant où les rouges ont rejoint les blancs de réputation, avec des Pinot noirs encore plus aboutis. Le domaine Rapet élabore des vins intemporels, qui finissent toujours par afficher une grande élégance après quelques années, peu importe le millésime. De façon générale, les rouges sont assez fins, équilibrés par des tanins qui viennent juste en appui sans dominer l’ensemble, sans compter qu’ils ont la capacité de vieillir admirablement. Les blancs sont épurés et d’une grande précision, offrant toujours des lectures très justes de leurs terroirs.

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Coeur historique de la Toscane

L’histoire de Carmignano et de ses vins est très riche: elle fut une des premières appellations au monde à avoir été délimitée officiellement en reconnaissance de son style distinct. La réputation du lieu était telle qu’en 1716, le Duc Cosimo III de’ Medici décida de lui octroyer un statut légal afin de protéger les vins de cette région, bien avant l’avènement du système d’appellation d’origine contrôlée français. Nous vous présentons le domaine Piaggia, qui a réussi à s’imposer solidement non seulement parmi les grands domaines de la DOCG Carmignano, mais également parmi les incontournables de toute la Toscane.

Piaggia a été fondé par Mauro Vannucci au milieu des années 1970 et est situé au cœur de Carmignano, à seulement quelques km à l’ouest de Florence. Ce lieu reconnu depuis le Moyen-Âge comme un terroir d’exception possède une caractéristique unique: c’est la première appellation en Toscane à avoir autorisé le Cabernet Sauvignon dans l’élaboration de ses vins. On raconte que les premières vignes de ce cépage y ont été plantées au 16e siècle, sous les ordres de la reine de France Catherine de Medicis, quelques centaines d’années avant l’apparition des Supers Toscans.

Mauro Vannucci croyait énormément au potentiel de cet endroit magique et enclavé, c’est pourquoi il a choisi de s’établir au cœur de cette vallée où la chaleur s’installe pendant la journée, permettant aux raisins d’atteindre une maturité exceptionnelle. Finesse et fraîcheur sont attribuables aux courants d’air froid provenant des Apennins qui regagnent la vallée la nuit venue. Les sols y sont particulièrement riches en calcaire et certains d’entre eux possèdent de grandes similitudes aux terroirs bordelais.

Aujourd’hui c’est Silvia Vannucci, la fille de Mauro, qui est responsable de la propriété familiale qui s’étend sur 15 hectares. Les vignes du domaine sont tenues selon les principes de l’agriculture biologique sans toutefois être certifiées. Les levures naturelles se chargent des fermentations en petites cuves ouvertes et les élevages se poursuivent en barriques françaises, également considérées ici comme un héritage historique.

Les vins de la famille Vannucci sont munis d’un tel charme qu’ils en deviennent pratiquement universels. Ils sont pulpeux, généreux et expressifs, tout en conservant la grande race du lieu qui les a vus naître. Le style préconisé par Silvia et son père assure toujours que la puissance naturelle du terroir se livre avec grâce et équilibre, la gamme étant d’une parfaite cohérence.

Le domaine Piaggia nous offre sa version de l’appellation Toscana IGT avec ‘Pietranera’, un assemblage judicieux au caractère intensément juteux et son Carmignano ‘Il Sasso’ qui monte d’un cran en puissance et structure. Alors que de nombreuses autres propriétés commencent à briller au niveau international sur l’appellation, Piaggia demeure l’un de ses producteurs de référence.

« S’il y a un domaine qui peut vous démontrer tout le potentiel de Carmignano, c’est fort probablement Piaggia » – Antonio Galloni, Vinous.

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Sublimes et discrets trésors du Rhône Nord

Il y a un constat paradoxal avec le Domaine des Entrefaux: celui-ci est peu présent dans les guides pour œnophiles, alors que les vins se retrouvent sur un très grand nombre de tables gastronomiques en France. Prisés par la belle restauration québécoise et notre clientèle en importation privée, ils sont sans équivoque parmi l’élite de notre portfolio. D’ailleurs, fait intéressant, François Tardy et Jean Gonon (voir Domaine Pierre Gonon) sont des copains très proches et ils se plaisent à confronter mutuellement et amicalement leurs différentes cuvées dans un contexte de saine émulation. Les vins qui étaient déjà des Syrah bien gourmands, énergiques et épicés, sont simplement irrésistibles depuis les dernières années.

Pilotée par le charismatique François Tardy accompagné de son épouse Anne, la propriété familiale voit le jour en 1979. Son fondateur Charles Tardy, aujourd’hui âgé de 83 ans, participe toujours à la vie du domaine en gardant un œil bienveillant sur le travail de son fils. Situés sur les très favorables coteaux de Chanos-Curson, dans le prolongement du plissement de l’Hermitage, les Tardy réalisent des Crozes-Hermitage francs et expressifs, où les cuvées à boire sur la jeunesse du fruit côtoient des vins au potentiel de garde affirmé. Leurs superbes terroirs variés qui sont répartis sur trois communes n’ont strictement rien à envier aux grandes appellations voisines du nord de la Vallée du Rhône.

Trônant irréfutablement parmi les incontournables de Crozes-Hermitage, François et Anne travaillent rigoureusement et humblement, tout en faisant preuve d’une grande sagesse :

« On dit que le vin s’améliore avec l’âge. Ce qui est certain, c’est que nous on s’améliore avec le vin. » – François Tardy

La qualité des terroirs est mise en valeur par l’agriculture biologique, certifiée depuis 2012 sur l’intégralité des 24 hectares qui composent le domaine, ce qui représente un travail colossal à la vigne. Cette philosophie se poursuit en cave en travaillant le plus naturellement possible: vendanges manuelles, levures indigènes, pratiques biodynamiques, dose de soufre minime lors de la mise en bouteille.

Le Crozes-Hermitage rouge met à l’honneur la Syrah, cépage d’une grâce absolue aux accents typiques de poivre et de violette qui développe des tonalités lardées avec le temps. La propriété produit quelques cuvées plus ambitieuses, dont ‘Les Machonnières’ qui consiste en une sélection de vieilles vignes de Syrah âgées de 60 ans en moyenne, donnant un vin profond apte à vieillir longuement. La Marsanne et la Roussanne s’assemblent à merveille dans le Crozes-Hermitage blanc, un mariage très équilibré conjuguant acidité et onctuosité.

Une interprétation, toujours juste peu importe le millésime, des rapports qualité/prix imbattables, le Domaine des Entrefaux procure inévitablement aux épicuriens de grands moments de bonheur!

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Marqué par l’histoire et tourné vers l’avenir

Malgré sa situation géographique située sur Châteauneuf-du-Pape, le Clos du Caillou n’a jamais fait partie de cette appellation. Un peu avant 1936, année de la création de cette AOC, le garde-chasse du Clos avait refusé l’accès à la propriété aux inspecteurs de l’INAO mandatés pour délimiter la nouvelle appellation. Les experts, chassés du domaine et sans visite des lieux, ne le classèrent pas en Châteauneuf-du-Pape; le Clos restera donc une île enclavée au milieu de cette terre qui deviendra la prestigieuse appellation éponyme, aux terroirs exceptionnels, mais inconnus par son propriétaire de l’époque. La majorité des Côtes-du-Rhône produits aujourd’hui par le domaine proviennent des terroirs situés à l’intérieur du Clos…vous l’aurez compris, les ‘simples’ Côtes-du-Rhône sont qualitativement équivalents à des Châteauneuf-du-Pape!

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Champagnes !

Nous avons l’immense plaisir de pouvoir vous proposer une pléthore de champagnes juste à temps pour les fêtes de fin d’année. Delamotte, Gonet-Médeville, Michel Gonet et Laherte Frères sont à l’honneur; de grands classiques en passant par des microcuvées parcellaires de cépages rares et oubliés, vous trouverez sans doute l’effervescent idéal parmi nos 16 cuvées différentes !

Delamotte

Les amateurs doivent s’intéresser de près à cette institution fondée en 1760 à Mesnil-sur-Oger, classée dans le top 50 des plus belles maisons de champagne par la Revue des vins de France. Bien que la qualité des vins soit de très haut niveau, la maison Delamotte reste très discrète et n’incarne aucunement un champagne commercial, n’appartenant pas à la catégorie des marques très diffusées. Le mythique Champagne Salon est également produit par cette maison qui figure parmi les cinq plus anciennes de la Champagne. Depuis que la maison a été acquise par Laurent-Perrier en 1988, le style a évolué, les dosages sont allégés et la densité des jus améliorée. Le Brut Blanc de Blancs est reconnu autant par les sommeliers que les amateurs éclairés comme étant la cuvée emblématique de la maison.

Gonet-Médeville

Les Gonet-Médeville sont descendants de deux grandes familles vigneronnes; Xavier Gonet est issu du terroir champenois et Julie Médeville du terroir sauternais (Château Gilette). Ils impriment à chacune de leurs cuvées le meilleur des deux traditions et s’appuient sur une solide expérience pour mener vers l’excellence leur projet qui est né en 2000. Ils disposent d’une palette de vignes sur les communes de Mesnil-sur-Oger, Bisseuil, Trépail, Mareuil-Sur-Aÿ et Ambonnay. Nous apprécions la parfaite homogénéité d’une gamme personnelle, juste récompense d’efforts synchrones en viticulture et en vinification. La barre a été placée très haut, on retrouve en quelque sorte l’esprit du Château “Gilette” à Sauternes avec une extrême exigence de la qualité.

Michel Gonet

Michel Gonet crée sa maison éponyme en 1973 et la développe jusqu’à l’étendre à 36 hectares sur les plus grands terroirs de Champagne, dans de sublimes installations à Avize. Chaque parcelle est vinifiée séparément dans de petites cuves et un vieillissement en fût pour certaines cuvées apportera puissance et rondeur. Pour nous, la Maison Michel Gonet est tout simplement une perle rare : nous avions en quelque sorte perdu espoir de retrouver des champagnes d’artisans de cette qualité – sur les terroirs les plus prestigieux tels le Mesnil-sur-Oger – dans le contexte actuel du marché mondial. C’est une fierté de pouvoir vous les présenter. Michel Gonet est une superstar secrète de la Côte de Blancs, avec un niveau qualitatif qui ne se reflète pas dans les prix.

Laherte Frères

En 1889, Jean Baptiste Laherte fonde le domaine familial et plante l’essentiel des vignes sur les terres du village de Chavot, situé sur le versant sud d’Epernay entre la Côte des Blancs et la Vallée de la Marne. Depuis 2005, Aurélien Laherte dirige le domaine qui compte désormais 11 ha divisés en 75 parcelles. Ici, l’expression « champagne de terroir» prend tout son sens, c’est pourquoi Aurélien ne fait aucun compromis afin de révéler la véritable identité de la vigne. Pour cela, ils ont fait depuis longtemps le choix d’une viticulture privilégiant les pratiques naturelles et biodynamiques, dans le respect du vivant, tout en demeurant peu interventionniste au chai. Leurs champagnes sont reconnus pour leur profil vibrant et éclatant, leur caractère juteux donnant l’impression de croquer dans un raisin mûr et la sensation crayeuse qu’ils confèrent. Le domaine figure parmi les incontournables du renouveau champenois grâce à la rigueur, la sensibilité et l’immense talent d’Aurélien Laherte, aujourd’hui considéré comme l’un des vignerons des plus doués de sa génération.

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