Peut-être avons-nous été trop humbles en communiquant au sujet de Goisot au fil des ans? Ce fut du moins le fruit de notre réflexion en observant une fois de plus la foule de dégustateurs professionnels qui a déferlé devant leur kiosque lors de notre passage aux Grands Jours de Bourgogne en mars dernier. Cette scène nous renvoie à cette impression de déjà-vu, pour l’avoir vécue à maintes reprises, peu importe la manifestation où ils sont présents. Ce jour-là, les vins se goûtaient à merveille et étaient d’une pureté saisissante, certes, mais ce qui nous a le plus stupéfait, c’était que malgré l’affluence monstre, Guilhem et son épouse Marie ont réellement pris le temps de nous présenter avec calme et gentillesse chacune de leurs 11 cuvées en détail. Un grand moment de partage que nous ne sommes pas près d’oublier!

Le domaine Goisot brise certains codes établis de la Bourgogne, surtout en matière de notoriété des appellations. Situé à Saint-Bris dans l’Auxerrois, il partage avec son très proche voisin Chablis sa géologie si particulière, riche en calcaire kimmérdgien. Depuis de nombreuses années, Ghislaine et Jean-Hugues Goisot, et désormais leur fils Guilhem accompagné de son épouse Marie, impressionnent par la qualité de leur production d’une régularité sans faille, en pratiquant sûrement l’une des viticultures les plus idéalistes du nord de la Bourgogne. Pour y parvenir, un travail sans relâche permet d’obtenir une matière première irréprochable (certifié en bio et biodynamie), vinifiée ensuite avec soin et une haute précision.

Si chaque cuvée a sa propre expression, elles s’unissent toutes autour d’un même axe : la minéralité et la pureté de fruit qui résonnent ici comme nulle part ailleurs. Les beaux terroirs crayeux des Côtes d’Auxerre conviennent aussi bien au Sauvignon (Saint-Bris – la seule appellation bourguignonne requérant 100% de ce cépage) qu’au Chardonnay, Pinot noir et Aligoté. Ne cherchant pas les surmaturités, le fruit ne prend pas le dessus, et les vins vivent d’une tension terrienne les rendant parfois un peu austères dans leur prime jeunesse, où la carafe est de mise. Cela déroute bien évidemment les plus pressés, mais pas ceux qui se plaisent à faire dormir un peu leurs bouteilles dans leur cave. Ils se régaleront d’un Aligoté après deux ans, d’un Corps de Garde après cinq ans ou d’une Gondonne après sept ans.

Les blancs rejoignent autant les amateurs de grandes propriétés chablisiennes que de grands noms de la Côte de Beaune et les rouges, étonnamment mûrs et fournis malgré leurs origines nordiques, sont remarquables et n’ont jamais été aussi réussis et accessibles!

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Notre petit arrivage annuel des vins de Lorenzo Piccin du domaine San Martino est enfin de retour! Ce fut une superbe addition à notre portfolio il y a deux ans, cela nous semblait donc naturel de vous les proposer à nouveau vu le succès qu’ils ont connu. Des rouges aux accents sudistes à la structure soulevée par une fraîcheur mentholée revigorante, c’est exactement le style de vin recherché pour profiter de l’été et vous donner l’impression de voyager sans bouger.

Native de Montepulciano, la famille Piccin y a vécu un certain temps en tant que fermier et accessoirement en tant que vigneron de quelques hectares de Sangiovese. Dans les années 90s, alors que la région connaissait un essor fulgurant, ils prennent la décision de vendre leurs vignes; le père de Lorenzo avait envie d’élaborer un vin d’artisan qui ne se conformait pas nécessairement au style plus classique des vins de Toscane à cette époque. Cela marqua un nouveau départ et les Piccin ont donc pris la direction du sud avec l’objectif de valoriser le plein potentiel des terroirs de la Basilicate, en s’installant sur une appellation plus modeste que le père de Lorenzo avait toujours grandement admirée; la DOC Aglianico del Vulture, où il fonde Grifalco en 2004. De cette histoire découle le désir de Lorenzo de devenir vigneron, rêve qui se concrétisera quelques années plus tard.

« Je suis tombé en amour avec la vinification quand j’étais jeune, en observant mes parents s’occuper du Sangiovese à Montepulciano d’abord, et ensuite de l’Aglianico en Basilicate. Cela m’a inspiré à entreprendre des études d’œnologie en 2007 à Alba dans le Piémont, car j’ai toujours su que je voulais entreprendre mon propre projet personnel. C’est comme ça que San Martino est né en 2008. » Lorenzo Piccin

Lorenzo est intuitif, passionné, charismatique, mais également infatigable et TRÈS occupé. Il a fondé son propre domaine San Martino en 2008, et repris la gestion du domaine familial Grifalco avec son frère en 2010, tout en habitant avec sa femme et ses enfants à Turin. Afin de pouvoir se reposer un peu, il préfère effectuer le trajet de 12 heures de route en autobus de nuit, entre ses deux domiciles, et ce plusieurs fois par mois!

San Martino s’étend sur 6 hectares entièrement certifiés biologiques et se trouve sur l’appellation Aglianico del Vulture, qui est unique à tous les égards : un vignoble planté sur des pentes abruptes composées de sols volcaniques du Mont Vulture (volcan inactif), une majorité de vieilles vignes du cépage Aglianico et le seul climat continental du sud de l’Italie qui bénéficie d’effets refroidissants qu’apportent l’importante altitude et la brise de la mer Tyrrhénienne.

Lorenzo concentre ses efforts sur l’obtention de raisins sains qui atteignent une maturité parfaite, ce qui lui permet d’être peu interventionniste au chai; levures indigènes et faibles doses de soufre. Toutes les parcelles sont vinifiées séparément en fonction de l’âge des vignes, l’infusion est favorisée au détriment de l’extraction et la durée de l’élevage varie en fonction du millésime.

Malgré le fait d’être situé dans le sud de l’Italie, où on pourrait vraisemblablement s’attendre à des vins chaleureux et massifs, le domaine San Martino prouve qu’il en est autrement. Les vins sont structurés, certes, mais on retrouve une réelle notion de profondeur, de nuances et surtout des tanins d’une incroyable finesse ; des qualificatifs rarement attribués à l’Aglianico. Il est évident que Lorenzo maîtrise parfaitement ce cépage qui est planté sur des sites exceptionnellement frais, situés à plus de 500 mètres d’altitude, secret de l’acidité qui est vitale à l’harmonie des vins avec lequel il réalise des cuvées indéniablement racées.

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Collaboration historique et privilégiée avec un grand maître de la texture en Côte-de-Nuits

Le Domaine René Bouvier occupe une place unique dans notre histoire et dans nos cœurs. En plus d’avoir été de nos premières importations privées en 1996, notre tout premier vin référencé en SAQ fut une cuvée de Bouvier. Fin vingtaine à l’époque, Bernard nous accueillait dans la petite cuverie attenante à la maison familiale, située tout juste derrière l’église, au cœur du village de Marsannay. Au fil du temps, une grande amitié s’est tissée entre nous, et c’est toujours avec la même passion qu’il nous accueille désormais dans ses installations plus spacieuses à Gevrey-Chambertin. Nous avons été témoins sur plus de 25 ans de l’évolution du domaine, et notre marché est privilégié d’avoir accès à ces vins d’exception depuis si longtemps, qui sont aujourd’hui prisés de par le monde. – Francis M.

Vignoble familial depuis trois générations, l’essentiel des climats du Domaine est situé sur les appellations Marsannay, Fixin et Gevrey-Chambertin. La propriété, dirigée par Bernard Bouvier depuis 1992, possède un rare patrimoine de vieilles vignes, avec une moyenne d’âge d’environ 55 ans. La palette des crus est composée de 26 cuvées réparties sur 80 parcelles, allant de l’appellation Bourgogne jusqu’aux plus célèbres grands crus, tels Charmes-Chambertin et Échezeaux. Intégralement récoltés à la main, les raisins proviennent des 23 ha de rouges et de 7 ha de blancs en propriété, et de quelques achats complémentaires.

Bernard Bouvier se classe parmi les meilleurs vignerons de Marsannay qui mettent en valeur le riche patrimoine de cette commune. Il fait indiscutablement partie de ceux qui ont apporté du sang neuf à la Bourgogne, lui qui possède peu d’équivalents dans la région grâce à ses qualités d’artisan, et à cette intelligence de se remettre en question. Bernard a fait ses premiers essais de cuvées « sans soufre » en 2017. Après des retours très élogieux, il a continué de poursuivre dans cette direction avec maintenant 4 cuvées produites ainsi. Il n’a pas souhaité suivre un phénomène de mode, il était simplement poussé par la curiosité avec la simple envie d’expérimenter. Ce fait témoigne de sa grande ouverture d’esprit et de ses talents de vinificateur, puisque les résultats sont impeccables et les retours très élogieux.

Nous avons dégusté la gamme ‘sans soufre’ en présence de Bernard lors de notre passage aux Grands Jours de Bourgogne en mars 2024, et les vins se dégustent à merveille; on gagne en intensité d’expression et en gourmandise. Il faut dire que ce n’est pas un changement très drastique au niveau de ses vinifications et élevages, lui qui n’ajoute en temps normal qu’une minime dose de soufre juste avant la mise en bouteille sur l’ensemble de ses cuvées « classiques ».

Autrefois bâtis plutôt solidement, le style et l’expression des vins ont connu une progression notable au cours des derniers millésimes, grâce aux fondamentaux d’une nouvelle approche qualitative qui ont été mis en place au début des années 2000 : une baisse significative des rendements, l’emploi de la vendange entière, beaucoup moins de soufre, un usage plus modéré du bois neuf et une maturité d’une précision extrême –Bernard déguste systématiquement les baies sur pieds de chaque parcelle afin de déterminer le moment exact de la vendange. Même si les sols sont travaillés dans le respect depuis toujours, 2009 officialise le démarrage d’une pratique 100% biologique, philosophie de travail qui est maintenue méticuleusement, sans certification.

« Ce sont des petites choses, qui ont fait une grande différence pour en arriver à un style qui me plaise vraiment. Cela donne des vins plus aboutis, avec une dimension de fruit et de fraîcheur qu’on n’avait pas auparavant, des tanins soyeux et une trame minérale et saline. »

La signature stylistique du domaine réside indiscutablement dans la texture suave inégalable que l’on retrouve sur toute la gamme : Bernard est un artisan résolu de l’infusion et non de l’extraction. Il aime les vins qui ont de la chair, bons jeunes et bons vieux, les vendanges à maturité et intervient le moins possible.

« Le raisin donne ce qu’il a envie de nous donner naturellement, sans forcer le potentiel du terroir et du millésime, c’est vraiment ma philosophie, je ne vais pas aller chercher de la matière. »

Les vins offrent aujourd’hui une substance juteuse, un toucher de bouche dense et tendre, avec une vraie complexité aromatique et un goût affirmé du lieu qui les a vus naître. Avec des gains en pureté et en équilibre, ce domaine est devenu un incontournable pour les amateurs de Bourgogne. Nos dégustations confirment le haut niveau atteint par ce domaine familial qui compte parmi les plus cotés de la Côte de Nuits avec des merveilleux 2020, qui succèdent à une série ininterrompue de belles réussites. Avec bonheur, les prix demeurent judicieux.

**Bernard Bouvier a été  sacré « Maître ès Pinot Noir » et producteur de l’année 2022 par le magazine BOURGOGNE AUJOURD’HUI.

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Situé à Chablis depuis 1815, le Domaine Billaud-Simon est une des signatures historiques de l’appellation. Le domaine a véritablement commencé à acquérir sa notoriété après la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Jean Billaud et Jules Simon. En 1991, Bernard Billaud (diplômé des Beaux-Arts) et son cousin Samuel reprennent le domaine, jusqu’à sa vente en 2014 à la maison de négoce bourguignonne Faiveley. Au-delà du changement de direction, le brassage managérial et technique a eu l’effet bénéfique d’un nouveau souffle en apportant des idées nouvelles et un regard inédit autant en viticulture qu’en vinification. Ce domaine est reconnu comme l’un des grands producteurs de sa région, en faisant l’une des adresses les plus sûres du chablisien.

Le domaine Billaud-Simon compte aujourd’hui un superbe patrimoine de vignes de 17 hectares, qui comprend les quatre niveaux de la hiérarchie d’appellation à Chablis. Depuis plus de 10 ans, le talentueux Olivier Bailly agit à titre de régisseur de la propriété, lui qui a rapidement affiné la gestion des élevages, sans pour autant modifier l’ADN de la maison, où l’on continue d’effectuer des vinifications partielles sous-bois pour certaines cuvées (comme le font encore aujourd’hui Raveneau et Dauvissat par exemple). La constante bonne maturité des raisins récoltés, dans un état sain, explique en bonne partie leur caractère abouti. Les vins élaborés ici sont précis, ciselés et remarquablement équilibrés. De par leur minéralité iodée, s’exprimant à la fois avec suavité et cristallinité, ils sont des témoins de leur terroir.

En importation privée, nous vous proposons le Premier Cru ‘Les Vaillons’, qui se distingue par son côté floral marqué et sa pureté minérale, tandis que le Petit Chablis, qui provient d’une parcelle qui se trouve dans le prolongement du Grand Cru « Les Clos », mérite qu’on s’y intéresse de près; un vin qui s’élève nettement au-dessus de son niveau d’appellation. Disponibles dans le réseau SAQ, le Chablis générique reste un grand classique à la sapidité typique, et enfin la cuvée signature Chablis Tête d’Or, qui est une sélection parcellaire haut de gamme des lieux-dits s’enracinant dans l’extension du 1er Cru Montée de Tonnerre. Deux millésimes à l’honneur: le 2021 qualifié comme une année rare vu les très faibles rendements desquels en résulte une concentration surprenante, et le 2022, qui est tout simplement un millésime rêvé, parfaitement mûr et équilibré!

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La force vive du Chardonnay – Champagne Delamotte

Bien que la qualité des vins soit de très haut niveau, la maison Delamotte reste très discrète et n’incarne aucunement un champagne commercial, n’appartenant pas à la catégorie des marques très diffusées. Les amateurs doivent s’intéresser de près à cette maison fondée en 1760 à Mesnil-sur-Oger (ce qui en fait l’une des cinq plus anciennes de la Champagne), historiquement reconnue comme spécialiste du Chardonnay de la Côte des Blancs.

Appartenant au groupe Laurent-Perrier depuis 1988, Champagne Delamotte est lié par mariage avec le très haut de gamme Champagne Salon. Depuis cette acquisition, c’est l’excellent et passionné Didier Depond qui dirige en maître ces deux joyaux champenois.

Située au cœur même de la Côte des Blancs, sa situation idéale constitue l’une de ses richesses: des sols de craie pure et des vignes exposées à flanc de coteaux donnent au raisin son caractère exceptionnel. Revendiquer ce terroir et en tirer le meilleur dans le respect total de la vigne et de l’environnement, c’est ça l’esprit Delamotte.

Il faut admettre que le style a évolué au cours des dernières décennies, notamment grâce au travail minutieux dignement accompli par le chef de cave Michel Fauconnet (également chef de cave pour Laurent-Perrier) : les dosages se sont allégés, et la densité des jus améliorée. Nous assistons au retour de la finesse au fruité d’agrumes portée par une petite réduction grillée, qui signe des cuvées pures et franches. Les vins ne cessent d’accentuer leur brillance interne, affirmant avec une immense élégance leur origine à travers un reflet sensoriel, tactile et radieux.

Reconnu autant par les sommeliers que les amateurs éclairés, Delamotte se distingue par sa constance, sa délicatesse et son élégance, mais également par des rapports qualité-prix appréciables sur toute la gamme.

*4 étoiles sur 5 dans le Guide des Meilleurs Vins Bettane et Desseauve
*Figure dans le classement ‘Top 50 des plus belles maisons de champagne’ de la Revue des Vins de France

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Barraud – Des vins qui titillent la Côte d’Or

À mes débuts, j’avais l’habitude de poser pour chaque vigneron la même question à Gilles: « Pourquoi représentons-nous ce domaine? ». Je voulais comprendre la place qu’occupait chacun au portfolio. Parfois c’était un vigneron incontournable ou mythique, parfois une logique commerciale, sachant qu’il était toujours de mise que les vins soient hautement qualitatifs dans leur créneau. De passage en Bourgogne en 2008, j’ai rencontré pour la première fois la Famille Barraud. En quittant la dégustation, j’ai évidemment posé la fameuse question. « Parce que c’est vraiment bon. Parce que j’en bois. Et parce que les clients adorent. C’est aussi simple que ça ». La discussion s’est poursuivie sur la nécessité de compter sur un domaine de référence du Mâconnais afin de prétendre avoir un catalogue Bourguignon complet, et sur le grand avantage pour la restauration d’avoir dès la jeunesse cette rondeur et ce côté mielleux du Chardonnay, deux attributs pour lesquels quelques années de garde sont de mise en Côte de Beaune ou à Chablis. « Ici, le plaisir est immédiat ». Daniel élaborait déjà d’excellents vins, et la relève était bien en place avec Julien à ses côtés. Je savais dès lors que cette collaboration était pour le long terme, et que le meilleur était même à venir. – Francis M.

Le Domaine Barraud, qui appartient à la même famille depuis 1905, produit de superbes blancs dont le style rivalise avec celui des plus grands noms de la Bourgogne. Daniel et Martine Barraud, désormais jeunes retraités, ont passé le flambeau à Julien et Anaïs, qui ont repris le domaine sous l’œil bienveillant de leurs parents. Ils excellent dans tous les secteurs du métier : de la vigne, méticuleusement travaillée, à la vinification, précise et experte, en passant par la qualité du relationnel. Les 11 hectares de vignes du domaine, certifiés biologiques depuis 2022, comptent parmi les plus beaux terroirs de la région, plusieurs ayant été promus au titre de Premier Cru.

Le domaine est situé dans un lieu dominé par d’imposantes falaises jumelles, formé par les roches monumentales de Vergisson et de Solutré. Ce paysage grandiose abrite des sols composés d’éboulis calcaires, de calcaires fossilisés et d’argiles colorées, qui sont essentiellement d’anciens récifs coralliens. Les Barraud veillent tout particulièrement à ce que chaque terroir s’exprime clairement, afin de perpétuer l’influence de cet océan préhistorique, qui se traduit par une touche de minéralité saline et crayeuse dans chaque vin. La preuve, ici, on ne récolte pas que du raisin : on retrouve dans la cave de la famille Barraud un tas de coquillages et autres fossiles qu’ils ont trouvés dans leurs vignes au fil du temps.

Équilibre, maturité, terroirs bien marqués et boisés en demi-muids s’adaptent chaque fois aux différentes cuvées et sont les clefs de leur succès, ce qui en fait l’une des adresses des plus sûres de tout le Mâconnais. Des vins hautement recommandables et d’une grande régularité, accessibles, jeunes et ayant la capacité de vieillir à merveille.

“Barraud is without question one of the finest growers in all of the Mâconnais and there is a credible argument to be made that his remarkable consistency vaults him right to the very top of the list…this man almost never misses.”
– Burghound

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Au sommet du Languedoc – Mas Cal Demoura

Même si c’est longtemps demeuré un secret, ce ne l’est plus aujourd’hui : les terres languedociennes sont à l’origine de très grands vins et les grands amateurs s’arrachent avec raison les vins produits en Terrasses du Larzac, cette appellation qui a vu naître les plus grands :  Mas Daumas Gassac, Granges de Pères, Mas Jullien, domaine Peyre Rose, Domaine de Montcalmès et bien d’autres noms qui font rêver. En vingt ans et autant de millésimes, Isabelle et Vincent Goumard ont hissé Mas Cal Demoura au sommet du Languedoc aux côtés de leurs confrères. La recette de leur ascension? La passion, le travail, la détermination, l’humilité et surtout le cœur. Voici l’histoire de leur réussite.

Après une première vie professionnelle dans le monde de la finance à Paris, Vincent et Isabelle Goumard décident de tout quitter pour vivre leur rêve en reprenant quelques hectares de vignes de Mas Jullien. Ils plongent dans un tout autre univers et vont apprendre au contact de leur modèle et mentor, Olivier Jullien. Ils avaient pourtant visité auparavant une vingtaine d’exploitations en Languedoc et Roussillon, mais la puissance du lieu, au cœur des Terrasses du Larzac, a fait le reste.

Le couple a très vite montré l’étendue de son talent, avec une compréhension très fine de son parcellaire et des variations géologiques, un respect du végétal et une grande exigence viticole. Le domaine qui compte aujourd’hui 16 hectares de vignes est cultivé comme un jardin, avec un terroir composé essentiellement de cailloutis calcaires et d’argilo-calcaires, limitant naturellement les rendements (15-25 hl/ha). Le climat méditerranéen est ici équilibré par l’air frais du Larzac, avec de fortes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit, garantissant fraîcheur et intensité aromatique.

Lorsque le raisin vendangé à la main arrive en cave, l’essentiel du potentiel est là. Les vinifications parcellaires se font en douceur avec des levures indigènes et les élevages millimétrés adaptés à chaque combinaison cépage/terroir sont réalisés dans une quête d’harmonie des vins: cuves, foudres et demi-muids. Aucune règle ni recette fixe ne vient déterminer la proportion de bois neuf qui ne dépasse pas 20 % pour respecter le fruit. Avec des cuvées issues de microparcelles, Vincent ne se sacrifie pas à la mode, mais trouve que cela valorise davantage son patrimoine de vieilles vignes. L’ensemble du domaine est certifié biologique et biodynamique.

Le résultat est éblouissant avec des cuvées marquées par leurs terroirs, longues en bouche, explosives, aromatiques et minérales. Un domaine qui s’inscrit aujourd’hui dans l’élite languedocienne, avec un style raffiné et précis, la vitalité en prime. Cal Demoura qui signifie « il faut rester » en Occitan, est symbole du magnétisme d’un grand terroir. Il y a des reconversions heureuses, surtout celles motivées par une passion.

 « Rigueur, soin, intelligence et précision, ainsi qu’une idée claire du grand vin ont amené les rouges du talentueux Vincent Goumard au sommet. » Guide Bettane & Desseauve 2024

« Des vins de plus en plus délicats et complexes, des matières élégantes et une très belle tenue dans le temps. Le Mas Cal Demoura fait désormais partie des références incontournables de la région. Comme indiqué l’an dernier, la troisième étoile est proche. »
Le Guide des meilleurs vins de France 2024, La RVF

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Au pays des microdomaines et des grands négociants, Yves Cuilleron fait aujourd’hui figure de grand propriétaire avec ses vignes sur les plus beaux crus qui s’étendent sur les appellations de Condrieu, Saint-Péray, Saint-Joseph, Côte-Rôtie et Cornas. Au cœur d’appellations prestigieuses du nord de la vallée du Rhône, tel un peintre, il regroupe, assemble, et compose ses vins avec la palette de ses différentes parcelles. La gamme présentée sur cet arrivage confirme à nouveau la fiabilité du domaine. Les rouges sont sincères dans leur expression de fruit, avec le croquant inhérent au millésime 2021 qui leur apporte un côté très digeste, alors que les blancs sont particulièrement limpides et toniques.

Yves Cuilleron est une figure de la région, un vigneron talentueux et un entrepreneur qui possède un dynamisme rare. Il n’a eu de cesse de compléter et d’étendre son domaine qui représente aujourd’hui 75 hectares, alors qu’il a démarré de la toute petite propriété familiale à Chavanay, à peine riche de 3.5 hectares plantés par son grand-père. À la base, le domaine ne lui était pas destiné, il avait plutôt choisi de poursuivre sur une autre voie avec un diplôme de génie mécanique en poche.  Le déclic se fait lors de son service militaire où il côtoie des vignerons alsaciens et bourguignons qui lui transmettent la passion de la vigne, car la passion pour le vin, il l’avait déjà acquise depuis longtemps. Il n’était donc plus question pour lui de faire autre chose que de devenir vigneron.

C’est en 1987 qu’Yves Cuilleron reprend les rênes et entame l’expansion de son domaine, à force d’achats de terres dont le prix demeurait abordable à l’époque – beaucoup de vignes étaient alors à l’abandon. Il a accompli un travail titanesque au fil des ans, où il a fallu replanter et restaurer le vignoble sur les terrasses impressionnantes et escarpées qui bordent le Rhône. Yves possède sa propre vision de la viticulture qui se veut non labellisée: ni conventionnelle, ni bio, ni biodynamique. Sa philosophie est simple, produire les meilleurs raisins possibles. Les vieilles vignes sont complantées avec des sélections massales, les vendanges et les travaux dans le vignoble sont manuels – comment pourrait-on faire autrement sur des pentes si abruptes? – les insecticides et les produits œnologiques sont proscrits.

Simplicité et traditionalisme au chai, il n’utilise que des levures naturelles, les élevages sont variables en fonction des cuvées et les proportions de bois neuf sont adaptées à la richesse des vins. Les diverses cuvées sont dégustées à l’aveugle et ensuite assemblées ou non, ce qui donne naissance aux étiquettes du domaine, qui malgré sa taille importante conserve de nombreuses cuvées « lieu-dit » caractéristiques d’une vinification parcellaire.

Ce qui ressort le plus de nos dégustations, sont les textures en bouche soulignées par des tanins lissés parfaitement mûrs et les trames verticales aux fruités épurés : ce sont précisément les marqueurs du style de la maison que l’on retrouve autant sur les entrées de gamme que sur les crus. Des vins qui laissent parler le terroir à la façon de Cuilleron, lui qui s’impose comme un nuancier de saveurs. Aujourd’hui indissociable de son talentueux propriétaire, le domaine s’impose comme une des plus belles références de la Vallée du Rhône septentrional.

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Aujourd’hui reconnu internationalement et glorifié par la critique, Ridge Vineyards conserve depuis toujours une philosophie simple : une matière première de qualité optimale, une intervention minimale au cours du processus de vinification et des vins singuliers marqués par une expression du fruit la plus pure possible. Nous sommes ici au sud de la Silicon Valley, mais loin des caricatures de Napa, où l’on retrouve parfois des vins un peu trop lourds et capiteux pour les palais raffinés. Ridge Vineyards se démarque par son style très éloigné des standards californiens actuels et se classe parmi ce qu’il se fait de mieux aux États-Unis. C’est donc un honneur pour Maitre de Chai d’être depuis peu le nouvel agent officiel de cette propriété iconique.

C’est en 1885 que commence l’aventure de Ridge Vineyards. À l’époque, le docteur Osea Perrone fait l’acquisition de terres situées tout près de Monte Bello Ridge, au coeur des Santa Cruz Mountains. Il plante des vignes sur ces rares sols calcaires culminant sur une crête à 800 mètres d’altitude, en faisant un des vignobles les plus élevés de la Californie.

Le domaine est racheté en 1959 par quatre ingénieurs de l’institut de recherche de Stanford. Désirant en faire une référence, les propriétaires confient la direction technique à l’illustre vigneron Paul Draper, qui réussit le pari de produire des vins pouvant rivaliser avec les plus grands Bordeaux rouges et Bourgogne blancs en termes de qualité et d’attrait. Il a façonné 47 millésimes à Ridge et son approche traditionnelle, pratique et non interventionniste a abouti à une gamme de vins très recherchée. De maturités justes et sans excès, des élevages calibrés, donnant lieu à des vins soyeux aux équilibres magistraux et à des niveaux de fraîcheur et de complexité rarement rencontrés.

Un vignoble conduit en agriculture biologique et une vision qu’ils qualifient eux-mêmes de préindustrielle : levures indigènes, aucun rajout d’enzyme commercial et des dégustations qui guident leurs choix plutôt qu’une recette préétablie. Ils sont parvenus à démontrer à quel point un nombre limité d’interventions est nécessaire afin de produire un vin distinctif qui laisse parler le terroir. Chef de file des vinifications parcellaires, Ridge est à la recherche constante des sites les plus rares et exceptionnels où le climat, le sol et les cépages forment une combinaison unique et parfaitement assortie.

Le Cabernet Sauvignon (Santa Cruz Mountains et Monte Bello) et le Zinfandel (Lytton Springs et Geyserville à Sonoma County) représentent la majorité de l’encépagement du vignoble, complété par de la Syrah, du Grenache, du Carignan, de la Petite Sirah et même de l’Alicante Bouschet. Réputé pour ses vins rouges, le domaine produit aussi depuis 1962 un Chardonnay d’exception.
Après avoir époustouflé le monde entier par son triomphe lors de la dégustation du Jugement de Paris* en 1976, Ridge Vineyards est devenu célèbre et a acquis le statut de culte presque du jour au lendemain. Lors de la reconstitution de cette dégustation 30 ans plus tard, Ridge s’est imposé en tête pour régner à nouveau avec la cuvée Monte Bello 1971, devant Haut-Brion et Mouton-Rothschild 1970. Cet évènement historique, dont on parlera encore longtemps, est ici l’indéniable preuve de leur longévité et de leur capacité à dépasser le mur du temps très brillamment. Plusieurs cuvées sont actuellement disponibles si vous souhaitez découvrir l’univers de Ridge, autant dans le réseau SAQ qu’en importation privée.

“…47 vintages later, Draper can reflect on an amazing career. Not only elevating Ridge to international acclaim, he took Zinfandel, an underappreciated blending grape, to an elite level as well, rescuing the variety from insignificance by demonstrating its full potential.”
— James Laube, Wine Spectator

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*Jugement de Paris : le 24 mai 1976, Steven Spurrier, un caviste anglais dirigeant une école de vin à Paris, organisait une dégustation des meilleurs vins californiens pour célébrer le bicentenaire américain, confronté à l’aveugle à de très grands Bordeaux et Bourgogne. Les juges figuraient parmi les meilleurs dégustateurs de France et, à la surprise générale, les vins californiens sont sortis en tête du classement, ce qui mit fin à une époque où l’on pensait que le « bon » vin provenait uniquement d’Europe. Face aux résultats, les juges se sont défendus en affirmant que les vins californiens ne vieilliraient jamais aussi bien que les vins français, et qu’ils l’emporteraient sans aucun doute s’ils étaient dégustés à nouveau dans 30 ans… ce que l’on fit. Contre toute attente, le grand gagnant lors de la reconstitution du Jugement de Paris en 2006 fut le Ridge Monte Bello 1971. Un grand jour et une consécration absolue pour le domaine.