Au cœur d’une dynamique renouvelée en pleine effervescence, le Beaujolais regorge de talents et captive de plus en plus de connaisseurs avec raison. Alors que la région a historiquement vu des maisons bourguignonnes de renoms s’y implanter, comme Louis Jadot, Albert Bichot et Joseph Drouin, c’est au tour des propriétés familiales de la Côte d’Or et de tomber sous le charme : le Domaine Rouget n’y faisant guère exception. Le Domaine de Vernus est un projet de Frédéric Jametton et de Guillaume Rouget, fils d’Emmanuel Rouget, propriétaire du domaine éponyme à Vosne-Romanée. Des vins qui s’adressent aux amateurs de Beaujolais élaborés de façon sérieuse et aux adeptes de Bourgogne; des Gamay soyeux qui ‘pinotent’, inspirés d’une vinification bourguignonne apportant profondeur et densité aux vins, taillés pour la garde.

Avec son expérience sur les plus grands terroirs de la Côte de Nuits, Guillaume Rouget cherche de nouveaux moyens de s’exprimer et partager son précieux savoir, tout en continuant d’épauler son père à Flagey-Echezeaux. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le père de Guillaume, il s’agit de nul autre qu’Emmanuel Rouget, neveu de l’illustre Henri Jayer, avec qui il a appris le métier de vigneron. Emmanuel Rouget est sans doute le seul vrai héritier du style Jayer, des vins fins, élégants, racés, au fruité intense et dont la complexité s’accroît avec le temps. Bien que Guillaume Rouget marche dans les traces de son père, il appose ici sa propre signature au Domaine de Vernus.

Créée en 2019, la propriété est implantée sur les hauteurs de la commune de Régnié-Durette au cœur du Beaujolais, bénéficiant d’une situation privilégiée avec vue panoramique face au Mont Brouilly. Le domaine réunit les crus les plus réputés: Régnié forgé par la puissance du granite, Fleurie qu’on surnomme la ‘reine des crus’ et Chiroubles, le cru le plus élevé de la région. C’est ainsi que naissent plusieurs cuvées d’exceptions, en valorisant le parcellaire pour mettre en exergue la spécificité et le caractère des différents terroirs. La vendange est manuelle avec un tri minutieux, l’égrappage est total ou partiel, dosé en fonction du terroir et millésime.

On ressent définitivement l’empreinte d’un grand vinificateur derrière chaque cuvée de cette production confidentielle. Les résultats étaient déjà saisissants sur les 2019, leur premier millésime, la suite ne peut que suivre un crescendo. Pour Guillaume, le 2022 est une année signature, livrant des vins très complexes avec de la matière, promis à de belles anées de garde.